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Les aliments fonctionnels

On trouve souvent dans nos hypermarchés des produits portant des étiquettes variées telles que : lait enrichi en calcium, yaourts enrichis en bactéries probiotiques ou yaourts au bifidus, margarine aux stérols végétaux, jus de fruits vitaminés, pâtes enrichies aux omégas-3, pain au son d’avoine…

Certains de ces éléments permettraient de diminuer le taux du mauvais cholestérol, d’autres amélioreraient la croissance des os et d’autres favoriseraient le transit intestinal, etc. Ce sont les aliments fonctionnels qui ont des effets physiologiques et psychologiques bénéfiques et répondent aux préoccupations santé des consommateurs. On les appelle également aliments santé, alicaments, superaliments, nutraceutiques, nutraliments,"FOSHU" (Food for Specified Health Uses) au Japon, "designer foods" ou "functionnal food" aux Etats-Unis, etc. Quels sont ces aliments ? Quels sont leurs bienfaits ? Et comment sont-ils régis ?

On trouve souvent dans nos hypermarchés des produits portant des étiquettes variées telles que : lait enrichi en calcium, yaourts enrichis en bactéries probiotiques ou yaourts au bifidus, margarine aux stérols végétaux, jus de fruits vitaminés, pâtes enrichies aux omégas-3, pain au son d’avoine…

Certains de ces éléments permettraient de diminuer le taux du mauvais cholestérol, d’autres amélioreraient la croissance des os et d’autres favoriseraient le transit intestinal, etc. Ce sont les aliments fonctionnels qui ont des effets physiologiques et psychologiques bénéfiques et répondent aux préoccupations santé des consommateurs. On les appelle également aliments santé, alicaments, superaliments, nutraceutiques, nutraliments,"FOSHU" (Food for Specified Health Uses) au Japon, "designer foods" ou "functionnal food" aux Etats-Unis, etc. Quels sont ces aliments ? Quels sont leurs bienfaits ? Et comment sont-ils régis ?

Origines

Origines des aliments fonctionnels

Apparu pour la première fois dans les années 1980, le concept d’aliment fonctionnel est originaire du Japon. Il désignait tout élément exerçant des effets avantageux sur une ou plusieurs fonctions cibles de l’organisme et permettant, par conséquent, d’améliorer la santé et le bien être humains et /ou de réduire les risques de maladies. À cette époque, l’accroissement des maladies liées à l’alimentation, notamment pour la population vieillissante, en croissance, a poussé les autorités japonaises à mener des programmes de recherche visant à identifier les fonctions physiologiques des aliments afin d’améliorer la qualité de vie, sans influencer considérablement sur les coûts des soins. Ainsi, ce nouveau concept a vu le jour.

 
Selon Santé Canada, un aliment fonctionnel est un « Aliment semblable en apparence à un aliment conventionnel ou un aliment conventionnel. Il fait partie de l'alimentation normale et il a été démontré qu'il procure, au-delà des fonctions nutritionnelles de base, des bienfaits physiologiques précisés par la documentation scientifique et qu'il réduit le risque de maladies chroniques ».
 

A partir de 1991, le législateur japonais autorise la distinction commerciale des aliments fonctionnels par le label FOSHU pour « Foods for Specified Health Use » (aliments à usage médicinal spécifié)et en définit les conditions d’octroi.

Le concept d’aliment fonctionnel s’est introduit en Europe dans les années 1990. Pour le consommateur européen, les aliments fonctionnels représenteraient, en effet, simplement une alternative “ plus saine ” à l’alimentation classique (Renard, 2000).

Un aliment fonctionnel n’est ni un aliment traditionnel, ni un médicament, ni un aliment diététique, ni un complément alimentaire. Il se présente, généralement, sous forme d’un aliment ou d’un dérivé d’ingrédients naturels et pas sous forme d’une poudre, d’une capsule ou d’une tablette. Il a le même aspect, la même apparence, le même goût et la même odeur que les autres aliments correspondants ordinaires.

Un produit fonctionnel peut être obtenu :

  • En éliminant un des composantsd’un aliment,connu ou identifié pour ses effets nocifs sur la santé des consommateurs (protéines allergéniques, par exemple) ;
  • En ajoutant, à des produits alimentaires, une substance, normalement absente de la majorité de ces aliments, mais dont les effets bénéfiques sur la santé ont été démontrés (antioxydants non vitaminiques, fructosane prébiotique, …) ;
  • En augmentant la concentrationd’un composant naturel dans un produit afin d’atteindre une concentration susceptible d’induire des effets souhaités ;
  • En remplaçantun composant, notamment un macro-nutriment, dont la consommation abusive provoque des effets nocifs (graisses), par un autre, aux effets bénéfiques reconnus (inuline de la chicorée) ;
  • En améliorant ou en modifiant la biodisponibilitédes composants alimentaires, généralement reconnus par leurs effets positifs sur la santé humaine. (Tableau 1)

Tableau 1 : Catégories des aliments fonctionnels

Produit non-modifié Aliment qui a, naturellement, une teneur élevée en éléments nutritifs ;
Produit enrichi Aliment dont on augmente la teneur des éléments nutritifs ;
Produit supplémenté Aliment auquel on ajoute des éléments nutritifs qu’il ne contient pas normalement ;
Produit modifié Aliment dont on remplace les éléments existants par des éléments avantageux ;
Produit amélioré Aliment brut dont on change la composition en éléments nutritifs.

Source : Adapted from Spence, 2006

L’effet santé des aliments fonctionnels est dû particulièrement aux substances biologiquement actives, appelées nutraceutiques, présentes dans les produits alimentaires. Il s’agit notamment des fibres alimentaires, des minéraux, des vitamines, des oligo-éléments, des protéines, des peptides, des acides aminés, des acides gras spécifiques (acides gras saturés ou acides gras trans, acides gras polyinsaturés (oméga-6 et oméga-3) et acides gras monoinsaturés (oméga-9)), des substances phytochimiques, des antioxydants, des probiotiques, etc. (Tableau 2)

Tableau 2: Bienfaits potentiels de composés d’aliments

Composé Produit Bienfait potentiel
-Lycopène-Béta-glucane-Acides gras oméga-3 à longue chaîne (DHA / EPA)-Catéchine-Isoflavones-Flavones-Lactobacille -Produits de la tomate-Avoine, orge-Huiles de poisson-Thé-Produits à base de soya-Graine de lin-Yogourt -Réduit le risque de cancer de la prostate ;-Réduit le risque de maladies cardiovasculaires, diminue la LDL et le taux de cholestérol ;-Réduisent le risque de maladies cardiovasculaires et améliorent la fonction mentale ;-Neutralise les radicaux libres et réduit le risque de cancer ;-Réduisent le risque de maladies cardiovasculaires, diminue la LDL et le taux de cholestérol ;-Neutralisent les radicaux libres et réduit le risque de cancer ;-Améliore la qualité de la microflore intestinale.

Source : Agriculture et agroalimentaire Canada

Au-delà de leurs fonctions nutritionnelles de base, les aliments fonctionnels sont reconnus par certains effets particulièrs sur le métabolisme. En effet, ils remplissent des fonctions physiologiques spécifiques telles que : le diagnostic, la prévention ou le traitement des affections relevant de la pathologie chirurgicale (la convalescence), et des affections relevant des dérèglements physiologiques (la prévention de maladies spécifiques), la restauration, la correction ou la modification des fonctions organiques (la régulation des mécanismes biologiques de défense, le ralentissement du processus de vieillissement, l’amélioration de l’état physique et mental de l’individu…), etc.

Cadre réglementaire

Cadre réglementaire des aliments fonctionnels

Le secteur des aliments fonctionnels doit être régi par une réglementation rigoureuse afin de veiller sur l’hygiène de ces produits, d'en garantir l'efficacité et de faciliter les ventes intérieures et les échanges commerciaux à l’échelle internationale. Jusqu’à présent, la plupart des régimes réglementaires régissant ces aliments sont généralement insuffisants et peu développés et nécessitent, ainsi, beaucoup de travail pour suivre les évolutions scientifiques du secteur. Le Japon est le premier pays possédant une réglementation assez élaborée.

  • Réglementation au Japon : selon les exigences fondamentales du système FOSHU, les fabricants doivent déposer une demande auprès du ministre de la Santé, du Travail et du Bien-être pour obtenir une approbation FOSHU. Un comité, constitué d’experts en science médicale, en pharmacologie et en nutrition, évalue le dossier de chaque fabricant. Un délai, de six mois à un an, est estimé pour obtenir l'approbation.

En 2005, trois sous-groupes de FOSHU ont été créés à savoir : les produits FOSHU normalisés, les produits FOSHU qualifiés et les produits FOSHU avec allégation de réduction des risques de maladie ;

  • Réglementation aux Etats-Unis : les Etats-Unis sont classés au deuxième rang après le Japon. Les allégations concernant les effets sur la santé, examinées et approuvées par la FDA, sont les seules à être autorisées ;

 

  • Réglementation à l’Union Européenne : l'Union Européenne est considérée comme le deuxième marché en importance des aliments fonctionnels et des produits de santé naturels. Néanmoins, l’harmonisation des cadres réglementaires des états membres n'est pas encore établie.

Depuis le milieu des années 1990, plusieurs initiatives conjointes relatives à ce sujet ont vu le jour, dont les initiatives « Process for the Assessment of Scientific Support for Claims on Foods » (PASSCLAIM) et « Functional Food Science in Europe » (FUFOSE). Ces deux initiatives ont amplement participé à l’harmonisation des règlements portant sur les aliments fonctionnels et les produits de santé naturels. Cette harmonisation devrait être achevée en 2012 ;

  • Autres pays : parmi les autres pays, la Chine travaille, actuellement, sur la création d’un système de réglementation unique pour les aliments fonctionnels et les produits de santé naturels. Cependant, en Amérique latine, à l’exception du Brésil, les régimes réglementaires relatifs aux aliments fonctionnels n’ont pas évolué.

En résumé, les différentes réglementations applicables aux aliments fonctionnels précisent que :

  • Les aliments fonctionnels sont des aliments et non pas des suppléments de régime. Ils peuvent être, également, des aliments nouveaux ou contenant de nouveaux ingrédients ;
  • Ils doivent être sans danger et n’induisent pas le consommateur en erreur ;
  • Ils ne doivent pas empiéter sur le domaine des médicaments.

Marché

Aliments fonctionnels…survol du marché

L’industrie des aliments fonctionnels est en croissance dans le monde entier. De nouveaux produits innovants sont régulièrement lancés sur le marché et la concurrence est de plus en plus féroce.

En effet, le marché des aliments fonctionnels évolue à un rythme de 8 à 14 %. Il offre, aux fabricants de produits et d’ingrédients alimentaires, de nombreuses perspectives ainsi qu’un potentiel de développement illimité.

Grâce à la fidélité de la clientèle et à l’amélioration des marges, l’industrie des aliments fonctionnels permettra de gagner des parts importantes de marché, qui a évolué d’un marché de masse vers un marché de produits différenciés. Cependant, elle est encore très concentrée et sa direction est particulièrement orientée par un nombre restreint de grandes sociétés.

Par ailleurs, afin de répondre aux besoins des consommateurs, cherchant souvent des produits sains et bénéfiques pour la santé, le marché des aliments fonctionnels devrait évoluer pour atteindre des marchés ciblés à créneaux. Ainsi, les industriels sont appelés à mieux sensibiliser leurs consommateurs, ayant des exigences différentes d’un pays à l’autre, aux divers bienfaits de ces aliments et d’en présenter des informations claires et fiables.

A signaler que les aliments fonctionnels permettent d’avoir une alimentation saine mais ne la remplacent pas. Ils doivent être consommés au sein d’une alimentation équilibrée et bien diversifiée.

Pour en savoir plus

www.inaf.ulaval.ca

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